La Périchole

Opéra Bouffe en 3 actes et 4 tableaux
de Henri Meilhac et Ludovic Halévy
Musique de Jacques Offenbach

"La Périchole est une petite sœur de Carmen mais sans destin tragique, une fille de tempérament volcanique, rieuse, sensuelle, passionnée, frondeuse ni légère ni superficielle" Jane Rhodes.

Une coproduction de la ville du Mans
et du Choeur d'Orphée

Le Mans
Alençon
Novembre 2008 et 2009

Mise en scène, direction des choeurs :
Nelly Heuzé

Direction théatrale :
Denis Milon

Direction musicale :
Michel Brun

Voir les photos et la vidéo de l'opéra.
Making-of du spectacle (par Tiphaine Hamerel) : la P(er)ic(h)ole 2, le retour

La distribution

La Périchole
Rachel Guilloux

Piquillo
Jean-Christophe Grégoire

Le Vice-Roi
Bertrand Maon

Panatellas
Mickael Chapeau

Don Pedro
Dominique Viau

Guadalena,
première cousine

Marine Le Mouel

Berginella,
deuxième cousine

Manuelle Fauvy

Mastrilla,
troisième cousine

Agnès Besnard

Les trois dames d'honneur
Anne Bourges
Tiphaine Hamerel
Charlaine Epinal

Autres dames d'honneur
Sophie Fournier
Emmanuelle Moquet

Les deux notaires
Benoît Pedretti
Dominique Beaujouan

Le Marquis de Tarapote
Jean-Pascal Gayant

Le geolier
Patrice Bertrand

Le prisonnier
Denis Milon

Orchestre
Ensemble Orchestral du Mans

Orchestration
d'après Alfred Herzog

Pianiste accompagnateur
Jérome Kus

Scénographie
Florent Heuzé

Création des costumes
Nelly Bichet

Création lumières, images video
Sarah Bensaïd

Coiffures et maquillages
Frédéric Moneger

Assistante à la mise en scène
Cerise Guyon

Assistant aux décors
Xavier Rolle

Confection de costumes
Atelier d'insertion de Champagné,
animé par Lara Pennecet
et Delphine Guibert
Atelier du Choeur d’Orphée,
animé par Nelly Bichet :
Roselyne Lecrocq, Claudie Lureau,
Jacqueline Turban, Jacqueline Frogé,
Mireille Benoîst-Lemaître,
Maryline Petit-Lassay

Affiche
Brigitte Rivière

Photo affiche
Guy Durand

Régie plateau
Florent Heuzé
Cerise Guyon
Xavier Rolle

L'ensemble instrumental du Mans

Ces musiciens professionnels ont été réunis pour l'occasion.
Parmi eux, plusieurs enseignent au Conservatoire de la Ville du Mans.

Piano : Jerôme Kus
Flûte : Véronique Bachs
Clarinette : Martine Durand
Hautbois : Luc Orsini
Basson : Léonie Souchu
Cor : Matthieu Vanuxem
Trombone : Stéphane Quilbault
Trompette : Mickaël Gache
Contrebasse : Isabelle de La Perronie
Percussions : Lionel Le Fournis

Jacques Offenbach (1819 - 1880)

Né à Cologne le 20 Juin 1819, fils d'un cantor de la synagogue, Offenbach arrive à Paris en 1833 où il est engagé dans des orchestres d'opéra comique.
Génial caricaturiste de la société du Second Empire, il sut s'entourer des propres à mettre en valeur son oeuvre et apparaît comme un grand musicien qui donna ses lettres de noblesse à l'opérette. Il était par ailleurs violoncelliste et à composé six duos pour cet instrument. Si ses premières tentatives dans le domaine lyrique (en 1839) restent sans succès, c'est dans les années 1860 qu'Offenbach crée les oeuvres qui assureront sa célébrité. Il fait appel à des librettistes dont la verve parodique se soucie peu de la vraisemblance de l'action, et laisse libre cours à son génie ironique et frondeur.
De cette époque datent ses chefs-d'oeuvres, écrits sur des livrets de Henri Meilhac et Daniel Halévy : La Belle Hélène (1864), Barbe-Bleue (1866), La Vie Parisienne (1866), La Grande Duchesse de Gerolstein (1868), La Péricole (1868). Offenbach est alors au faîte de sa carrière, sa renommée est considérable.
Son ultime ouvrage lyrique fut Les Contes d'Hoffmann, opéra fantastique d'où jaillit une poésie fascinante. Plus grave que toutes les précédentes compositions, cette oeuvre fut crée à Paris quelques mois après la mort du compositeur le 5 Octobre 1880.

L'opéra "La Périchole"

Affiche 1868

Cet opéra-bouffe composé sur un livret de Ludovic Halévy et Henri Meilhac est inspiré d'une nouvelle de Prosper Mérimée : Le Carrosse du Saint-Sacrement.
L'œuvre fut représentée pour la première fois dans une version en deux actes le 6 Octobre 1868 au Théâtre des Variétés. Elle fut remaniée en 3 actes et 4 tableaux, telle qu'on la connait aujourd'hui le 25 Avril 1874, toujours au Théâtre des Variétés.
Aussi intrépide et jubilatoire que La Belle Hélène ou La Grande Duchesse, La Périchole, chanteuse des rues, est la plus touchante des héroïnes comiques d’Offenbach.

L'argument


Une saltimbanque et son compagnon Piquillo font la manche dans les rues de Lima. Le Vice–roi (qui se promène incognito) tombe sous le charme de La Périchole restée seule et lui propose d’être Dame à sa cour. Poussée par la faim, elle consent à se rendre au Palais, laissant à son amant une lettre d’adieu. Mais une dame de la cour ne peut être que mariée et Piquillo est choisi comme époux. Ivre au moment des noces, il ne s’aperçoit pas que c’est La Périchole qu’on lui fait épouser. Dégrisé, Piquillo dénonce la forfaiture de sa bien-aimée. Il ira au cachot des maris récalcitrants, et après nombreux évènements, La Périchole s’enfuira avec lui. Le Vice-roi déchiré par la jalousie et la souffrance convenant que la fortune et la puissance ne sont rien à côté de l’amour, leur pardonnera.

Notes sur la mise en scène

J’ai écrit la mise en scène de Périchole, cet été dans les Pyrénées, installée sur un balcon avec vue sur les montagnes qui auraient pu être celles du Pérou et inspirée par un souffle de l’Espagne toute proche !
Je n’avais emporté que le livret (adapté par mes soins), l’enregistrement sonore et la partition. J’écris toujours les mises en scène en écoutant la musique de l’opéra ou en lisant la partition, l’architecture musicale me dicte les images, les intentions et les effets visuels. J’imagine pour installer un cadre à mon fil conducteur: décors, costumes et lumières et les artistes créateurs oeuvrent ensuite admirablement pour servir ma conception du projet.
Je me suis d’abord autorisée une adaptation des textes tout en respectant la construction de l’histoire. La trame principale, inspirée d’une anecdote véridique du 18e siècle se résume à l’installation dans son palais, d’une chanteuse par un souverain profondément amoureux. Cet évènement n’est pas sans être d’actualité mais chacun sait que l’histoire se réécrit.
Je souhaitais surtout proposer une adaptation moderne et attractive de l’ouvrage qui peut se passer à Lima ou ailleurs et qui met en exergue un despotisme politique actuel avec un attrait du pouvoir, de l’argent, des femmes à l’instar de celui exercé en France sous le second empire.
Ainsi, c’est tout naturellement que j’ai imaginé la première scène de l’opéra avec un casting de figurants payés pour faire semblant de faire la fête. Cette fête, avec drapeaux et slogans à l’effigie du Vice-roi, m’a été inspirée par toutes ces cérémonies évènementielles que certains états savent organiser pour donner au peuple un semblant d’épanouissement alors que l’on bafoue les droits de l’homme en parallèle.


L’acte 2, à l’intérieur du Palais contraste mais peut être actuel également. A mes yeux il figure un sérail où l’on imagine que les femmes ne sortent jamais et qu’elles sont dévouées à leur souverain, d’où leur jalousie à l’égard de la nouvelle favorite. Dans ce Palais transitent des courtisans et des hommes de pouvoir qui y ont accès, leurs fantasmes sont très naturellement portés sur les femmes mais ce sont des images de femmes modernes qu’ils ont en tête… N’oublions pas qu’en dehors du Palais, ils fréquentent les bars de la ville et les filles de joie.
Enfin, j’ai axé ma mise en scène sur la dimension féminine, d’abord parce que la Périchole est une femme libre, sensuelle, généreuse et parce que ce personnage domine toute la situation. J’ai voulu les cousines aguicheuses mais séduisantes sans jamais aucune touche de vulgarité.
J’ai attribué à Pedro la fonction de Maire de la ville et à Panatellas celle du Directeur de cabinet du Vice-roi et je les ai souhaités assez mafiosi et corrompus en référence à certains états d’Amérique ou d’ailleurs dans le monde.
Dans l’acte 3, les scènes de la prison sont très émouvantes. Aussi bien Piquillo qui est enfermé injustement (je l’ai imaginé sur un perchoir dans une cage), Périchole, bouleversante dans la séduction et la conviction et surtout Don Andres en proie à la souffrance de ne pas être aimé en retour alors qu’il a la fortune et le pouvoir. Le dernier tableau très parodique nous offre un numéro de patrouilles à la façon Frères Jacques. L’opéra se termine très furtivement avec une complainte sublime arabo-hispanique où la musique suffit à elle-même.
En résumé, j’ai opté pour une adaptation empreinte de modernité, de féminité et d’humour au service d’une musique aussi pétillante et vivante que sensuelle, celle d’Offenbach dont on ne se lasse jamais.

Nelly Heuzé - Novembre 2008