Dixit Dominus de Haendel


La Ferté-Bernard
Le Mans

Décembre 2006

Ensemble baroque de Toulouse

Direction Musicale :
Michel Brun

Direction des choeurs :
Nelly Heuzé

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1ère partie :
Suite d'Orchestre de Purcell d'après "Fairy Queen"
Motet de Vivaldi "O Qui Coeli" (Soprano Solo et Orchestre)
Ave Verum de Mozart (Choeur et Orchestre)

Solistes :
Rachel Guilloux (soprano)
Marie-Paule Bonnemason (alto)

Suite de "The Fairy Queen" de Purcell (1659-1695)

Prélude I – Hornpipe – Air – Rondeau – Prélude II – Hornpipe – Chaconne

Au cours de sa trop courte vie, Henry Purcell se consacra tout particulièrement à la composition d’opéras, ou plus exactement de « Masques ». Ces pièces, réunissant théâtre parlé et musique, étaient alors en vogue en Angleterre et Purcell laissa dans ce domaine des œuvres impérissables, telles  « King Arthur », Dido and Aeneas », « Dioclesian » ou encore « The Fairy Queen ».  La suite orchestrale extraite de cette dernière œuvre puise dans les nombreuses danses et  musiques de scène qui  jalonnaient la représentation.

Motet "O qui coeli RV 63" de Vivaldi (1678-1727)

Andante- Récitatif- Largo- Allegro

L’extraordinaire production de Vivaldi en pièces instrumentales, dont les célèbres « Quatre saisons » sont le couronnement, a longtemps occulté ses œuvres vocales -  tant religieuses que scéniques. A mesure que l’on redécouvre ses opéras et sa musique d’église, se révèlent dans ce répertoire aussi les qualités typiques de celui que l’on appelait « le Prêtre roux » : invention mélodique, virtuosité et sens de la caractérisation dramatique, dont le motet « O qui coeli… » donne une parfaite l’illustration.
Ce motet «  O toi sérénité du Ciel » en mi bémol majeur nous offre une atmosphère d’abord déchirée par les appels à Dieu (grands intervalles, rythme très carré), puis ensuite marquée par la lente procession de tout ce qui se passe et disparaît. C’est l’ostinato rythmique du second air, entièrement syncopé qui évoque la marche inéluctable de « l’onde qui s’écoule » de «  la rose qui meurt ».

Motet "Ave verum K 618" de Mozart (1756-1791)

Composé l’année de sa mort quelques mois avant son Requiem, ce motet en ré Majeur est sans doute celui qui est le plus parfait et le plus expressif.
Après la messe en ut, Mozart n’a plus écrit d’œuvres religieuses depuis 8 ans. Il compose cet Ave Verum pour répondre à une simple commande.
Il n’empêche que l’émotion profonde qui anime ce chef d’œuvre à l’évocation d’un dieu mort pour l’amour des hommes, exprime intimement toute la mise en œuvre esthétique du texte et toute l’intense sincérité musicale du compositeur.

Georg Friedrich Haendel (1685-1759)

Contemporain de Bach et de Rameau, Haendel voit le jour à Halle en 1685 et montre, très jeune, de remarquables aptitudes musicales. Cependant, par obéissance filiale, il commence des études de droit.
Un voyage à Berlin en 1696 lui fait connaître l’opéra italien dans tout son éclat. Mais c’est en Italie, à Venise, Rome, Naples, Florence, où il se rend à partir de 1706, qu’il écrit ses premiers opéras. Là, il se lie avec Scarlatti, Corelli et l’évêque Steffani, organiste, chanteur et compositeur dont l’influence se fait sentir sur son style vocal.
Après un voyage dans le Hanovre, en compagnie de ce dernier, il se fixe à Londres en 1712, y fonde l’Académie Royale de Musique (1719) et se fait naturaliser anglais (1726).
Connu au début de sa carrière comme compositeur d’opéras, mais devenu ensuite un maître de l’oratorio, Haendel amalgame les divers styles et fusionne toutes les tendances de son temps. Remarquable architecte des sons, il sculpte la musique et parvient à une surprenante largeur de facture. Ses chœurs polyphoniques revêtent une ampleur et une puissance expressives jusqu’alors inégalées. La souplesse de son inspiration mélodique, très voisine des italiens, lui permet d’exprimer l’impétuosité des sentiments ainsi que la poésie de la nature.
Ayant perdu la vue en 1752, il cesse de composer, mais improvise à l’orgue jusqu’à sa mort en Angleterre en 1759.
Il est inhumé à l’abbaye de Westminster.

Motet Dixit Dominus Psaume 109

Ce motet en sol mineur écrit sur le  texte du psaume 109, fut composé à Rome en avril 1707. Son effectif est celui pratiqué à l’époque à savoir solo soprano et alto, chœur à cinq voix  ainsi qu’un orchestre à cordes et une basse continue  qui constituent l’écrin sonore des voix. Il comprend huit mouvements précédés d’une « ouverture ». Cette œuvre religieuse s’inspire des textes triomphaux et sonne profondément catholique et romain. Le Dixit Dominus est le versant italien de Haendel, dans une grande mise en scène de psaumes et d’ornements sacerdotaux propres à la Rome vers 1710. La musique coule de façon haletante et met en valeur l’orchestre et les voix avec un véritable dialogue sonore ,des contrastes  et des effets saisissants.
Cette composition fascinante fit basculer Haendel vers la gloire. Souffle, rythme et couleur, irruption de lumière, son Dixit Dominus déchire la nuit et au milieu du temps annonce un grand compositeur autant que la parole divine.

1- Chœur avec soli Dixit Dominus

Paroles de l’Eternel à mon Seigneur : "Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied".

2- Aria pour alto Virgam virtutis tuae

L’Eternel étendra de Sion le sceptre de ta puissance; Domine au milieu de tes ennemis !

3- Aria pour soprano Tecum principium

Le jour de ta gloire, le peuple plein d’une sainte adoration, t’apportera des offrandes : du sein de l’aurore, ta jeunesse viendra à toi comme une rosée.

4- Chœur Juravit Dominus

L’Eternel l’a juré et il ne s’en repentira point !

5- Chœur Tu es sacerdos

Tu es prêtre pour toujours à la manière de Melchisedech.

6- Petit chœur et chœur Dominus a dextris tuis

Le Seigneur à ta droite brisera les rois au jour de sa colère. Il exercera la justice parmi les nations; il sèmera la ruine, il brisera des têtes sur toute l’étendue du pays.

7- Chœur avec soli de Torrente

Il boira au torrent pendant la marche, c’est pourquoi il relèvera la tête.

8- Chœur Gloria Patri - Amen

Gloire au Père, au fils et au St Esprit, comme il était au commencement, maintenant et à jamais, dans les siècles des siècles, Amen.